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datant des XIIIe et XIe siècles. Ce brasero de 30 cm de hauteur, de 131 cm de surface
et de 41 cm de diamètre a la particularité d’être similaire à l’hémisphère inférieur d’un
globe embelli d’ornements décoratifs. Les écritures y figurant sont signées de la main
du grand maître « Ahmad Mahammad ». Les villes de Beylagan, Gandja, Nakhitchevan
et Tabriz ont, quant à elles, également été de très grands centres pour les artisans du
métal et les ferblantiers. L’artisanat de Tabriz des XIVe et XVe siècles est connu pour
avoir occupé une place privilégiée. Les récits relatant le passage de Marco Polo en
Azerbaïdjan et son séjour à Tabriz dans le seconde partie du XIIIe siècle sont là pour
en témoigner. Aujourd’hui, les originaux en métal fabriqués à Tabriz sont exposés
dans de grands musées. Parmi les nombreuses pièces, on trouve le kassa, traduit
littéralement par « bol », fabriqué en 1319 par Yusif Ibn Ahmad Tabrizi et exposé au
musée Victoria et Albert à Londres. Une autre pièce de collection, unique, est un
objet en bronze, uniquement accessible aux visiteurs de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg.
Aux XVIe et XVIIe siècles les villes de Tabriz, Ardabil, Maragha, Nakhitchevan,
Gandja, Shamakhi et Bakou étaient très connues pour leurs spécialisations en armes
et autres accessoires métalliques. A cette époque, les poignards, épées, toppuz, boucliers
et autres habits militaires (casques, coudières, genouillères, etc.) fabriqués par les ar-
tisans et ferblantiers azerbaïdjanais étaient déjà répandus. Dans les sources d’origine
russe, il est souvent fait mention de Shamakhi. L'une d’entre elles décrit huit casques
militaires décorés des armes du tsar Boris Godunov et fabriqués par les maîtres de
Shamakhi.
Ce n’est pas un hasard si les artisans azerbaïdjanais étaient réputés pour leur créativité
dans les activités militaires. Avec les années, les maîtres locaux avaient apporté beau-
coup de connaissances techniques et d’innovations aux armes traditionnelles. Ainsi
les larges épées droites très répandues sont progressivement remplacées au XVe siècle
par des lames courbées en forme de croissant avec une poignée en or, argent et autre
matière osseuse. Les boucliers et uniformes militaires ont quant à eux été enrichis par
de nombreuses fioritures et décors additionnels.
Art azerbaïdjanais du cuivre