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La musique a toujours occupé une place particulière dans la vie du peuple azerbaïdjanais.
C’est en réalité l’un des principaux outils de l’auto-identification nationale et l’un des
premiers facteurs du développement de la conscience nationale. Tout comme la culture
musicale d’Azerbaïdjan, qui est très riche, ses instruments de musique nationaux le sont
également.
Dans les faits, leur origine remonte au gaval-dach plus connu sous le nom « pierre na-
turelle musicale ». Il s’agit d’un lithopone naturel (à savoir d’un pigment blanc composé
de sulfure de zinc et de sulfate de baryum) qui se trouve à Goboustan et qui est entré
dans la liste culturelle de l’UNESCO grâce à sa représentation sur les anciens pétroglyphes.
L’acoustique est produite par une frappe sur les différents fragments de cette pierre.
Grâce aux vestiges archéologiques, à la découverte de peintures, d’écritures ainsi qu’à la
littérature, nous avons les témoignages d’une soixantaine d’instruments de musique
actuels qui trouvent leur origine dans le passé musical d’Azerbaïdjan. Ce sont le gopuz,
le chang, le roud, le tchagané, le rouibab, le santur, le barbed, le tambour de Shirvan, le
tchogur, le ney, nuzhe, etc.
On peut également les découvrir dans l’exposition du Musée national de la culture mu-
sicale, qui a plus de 50 000 objets de collection. Les sons produits par l’ensemble des in-
struments nationaux folkloriques actuels, tels que le tar, le kamantcha, le saz, l’oud, le
balaban, le zourna, le tutek, le tulum, le kanon, le dumbek le nagara, le gosha-nagara ou
encore le gaval nous permettent de considérer les instruments du passé comme une partie
importante du trésor culturel d’Azerbaïdjan.
Sans instrument de musique, il est difficile d’imaginer l’art du mugham, qui est ancré dans
le code génétique du peuple azerbaïdjanais, ainsi que dans celui des ashiks, les bardes et
ménestrels azerbaïdjanais. Le mugham et l’art des ashiks sont reconnus comme chefs-
d’œuvre du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.
Avec leur usage dans le folklore lors de l’accompagnement de chants et de danses popu-
laires, les instruments de musique sont entrés dans l’art des compositeurs azéris. Dans les
faits, c’est grâce au premier opéra de tout l’Orient musulman, le célèbre « Leyli et Majnun
»
qui a été composé en 1908 par Uzeyri Hajibeyli que cela a été rendu possible. Cet opéra
a permis au tar, instrument de musique cher au cœur de chaque Azerbaïdjanais de faire
son entrée dans l’orchestre européen. L'utilisation généralisée des instruments folkloriques
dans la musique de compositeurs professionnels a été rendue possible grâce à leurs pos-