Le choix de Choucha
comme capitale du Khanat n’est pas
dû au hasard. Avant la création de Choucha,
les habitants locaux ont construit les forteresses
de
Bayati
et
Chakhboulag
.
Après avoir analysé leurs
capacités, il est estimé nécessaire de créer une nouvelle
capitale, plus solide. Les exigences concernant une nouvelle
ville sont déterminées à cette époque. Dans son ouvrage intitulé
«
l’Histoire du Karabakh»,
Mirza Djamal Djavanchir
qui en fut le
vizir a bien décrit cet événement: «…Les conseillers expérimentés
et entreprenants de
Panakh Khan
qui étaient toujours aux affaires
du khanat [se sont réunis] de nouveau à la suite d’une instruction de
Panakh
Khan
pour formuler le conseil suivant: « A tout jamais, nous devons construire
une forteresse entre les montagnes en un lieu inaccessible et imprenable pour
faire désespérer même l’ennemi le plus fort qui essayera de l’assiéger. Un chemin
vers cette forteresse doit être ouvert aux élates qui viendront des montagnes;
il faut [aussi] garder des liens avec les magales»… Pour rechercher l’emplacement
d’une [future] forteresse, [le
Khan
]
avait envoyé quelques hommes d’expérience
et de savoir choisis dans son entourage. Deux ou trois petites sources mises à part,
cet emplacement n’avait pas assez d’eau pour satisfaire les besoins d’une grande foule
et des habitants de la forteresse. C’est pourquoi, ils [les envoyés du
Khan
]
avaient creusé
des puits en quelques endroits où ils avaient pensé trouver de l’eau. Ils avaient ensuite
déduit que l’on pouvait [aussi] creuser des puits dans plusieurs [autres] endroits. Ils avaient
tout communiqué à
Panakh Khan
qui en fut très heureux. Il était allé sur place avec quelques
membres de son entourage et après qu’il ait examiné [cet endroit], on a commencé à ériger
une forteresse». Les sources historiques font aussi la lumière sur une question très importante:
«
Auparavant (c’est-à-dire avant de la construction de la forteresse –
Note de K.Ch.
)
il n’y
a eu là aucune construction habitable. C’étaient des champs et des pâturages qui appartenaient
aux résidents de
Choucha Kend
,
un village situé à six verstes (une verste = 1,06 km –
Note
du traducteur N.H.
)
à l’est de la forteresse». Il en résulte clairement que l’emplacement de la ville
de Choucha a été déterminé sur la base d’un programme militaire, politique et humanitaire
du
Khan
de Karabakh.
Mirza Adigozal-bek
fait également le lien entre l’apparition de cette ville
et les sources d’eau potable et écrit: « Il n’y avait ni sources ni eau courante sur ce site choisi pour
la construction de la ville. A titre d’essai, on avait creusé quelques puits. Dès que l’eau commença
à couler, on avait jeté les bases de la ville de Choucha, en 1170 (1756/56 selon la chronologie moderne –
Note de K.Ch.
).
Les résidents de
Chah Boulag
et une certaine partie de la population rurale étaient venus
s’y installer. Au début, la ville a été nommée d’après le nom de
Khan
Panakhabad
.
Mais, plus tard, on a com-
mencé à l’appeler Choucha qui désigne un village situé près de la ville. Le remplacement du toponyme personnifié
par le nom de Choucha montre que
Panakh Khan
et ses successeurs avaient suivi une voie progressiste en
renonçant à insister sur cette question. Les habitants l’appelaient également
Gala
(
Forteresse)». L’inclusion de
Choucha dans la liste des villes azerbaïdjanaises (comme
Tabriz,
Bakou,
Gandja, Ardabil, Ourmia
et les autres) est
un événement remarquable. L’augmentation, dans les plus brefs délais, du poids politique et du potentiel
économique du Khanat de Karabakh permet l’accroissement du rôle de Choucha. La position militaire stratégique
de la ville de Choucha renforce également la position du Khanat de Karabakh. Ainsi, une nouvelle période com