mence avec l’intégration de Choucha dans la vie du
Karabakh. Pendant premières années du développement de
Choucha en tant que capitale du Khanat de Karabakh, une lutte pour
le pouvoir central est observée dans l’Etat morcelé d’
Avchar
.
Fatali Khan
d’Ourmia, Mohammedhassan Khan Kadjar
(1750-1770)
et
Kerim Khan Zend
(1750 - 1779)
sont extrêmement actifs. Dans cette lutte, «l’engrenage de la violence» avec le Khanat de Karabakh
a une importance particulière. En 1758, Choucha se trouve confrontée à une première épreuve.
Mohammadhassan
Khan
attaque Choucha.
Panakh Khan
prend des mesures de défense efficaces. Pourtant,
Fatali Khan d’Ourmia
en-
treprend une autre expédition en Karabakh en 1762.
Panakh Khan
envoie son fils en otage chez
Fatali Khan
.
A cette
époque, après avoir renforcé considérablement ses positions,
Kerim Khan Zend
déclenche une attaque contre
Fatali
Khan d’Ourmia
.
En étant dans cette lutte l’allié de
Kerim Khan Zend, Panakh Khan
supprime la dépendance à l’é-
gard du Khanat d’
Ourmia
.
Mais
Kerim Khan
utilise un stratagème en envoyant son allié dans une expédition mili-
taire contre
Chiraz
.
Ainsi, le pouvoir sur le Khanat passe entre les mains d’
Ibrahim Khan
(1763-1806).
Pendant le
règne d’
Ibrahim Khan
,
Choucha devient le symbole du pouvoir fort centralisé. A cette époque, il y a cinq
mélicats
(
unité territoriale au Moyen Age –
Note du traducteur N.H
.)
au Karabakh (
Varande, Khatchin, Dizak, Gulustan,
Talych
et
Tchilébert
).
Ibrahim Khan
met aux ordres
Chahnazar
,
le mélik de
Varande
et
Ouloubaba
,
le mélik de
Khatchin
.
Mais, les méliks de
Dizak, Tchilébert
et
Gulustan
poursuivent leur mouvement séparatiste par une politique
de division. En faisant tout son possible pour pénétrer dans cette région, la Russie commence à aider les méliks à
réaliser leur objectif de création « d’un Etat chrétien ». Faisant preuve d’une grande habileté d’homme d’Etat,
Ibrahim
Khan
appelle les méliks séparatistes à Choucha et démontre sur la base de documents leur trahison envers le Khanat
de Karabakh. Dans les années de 1787-1791, avec le début de la guerre russo-turque, la «croisade» des forces anti-
Karabakh à l’instigation de la Russie échoue.
Aga Mohammed Chah Kadjar
,
fils de
Mohammedhassan Khan
pour-
suit la politique de son père. D’une part, il remporte la victoire dans la lutte pour le pouvoir centralisé. D’autre part,
il tente de conquérir Choucha, objectif principal d’une stratégie de conquête du Caucase du Sud. Après avoir assiégé
Choucha en 1795,
Aga Mohammed Chah Kadjar
fixe un ultimatum en forme de distique dans lequel il joue avec le
sens du mot azerbaïdjanais «choucha» qui signifie «le verre»: «Tandis qu’un fantôme brise les roches / Toi, sot,
t’abrite derrière Choucha (le verre)». Alors,
Ibrahim Khan
,
en colère donne ordre au célèbre poète azerbaïdjanais
Mol-
lah Panakh Vaghuif
(1717-1797)
de rédiger une réponse à
Kadjar
.
Elle est la suivante: « Mon Sieur Gardien protégera
Choucha (le verre) dans l’enceinte de pierre».
Mirza Adigozal
bek écrit : «
Aga Mohammed Chah
jeta un regard sur
cette lettre. La colère fit grimacer son visage en obscurcissant sa raison. L’ordre fut donné immédiatement: «feu!»
Les canons crachant le feu furent accompagnés de fusils envoyant les foudres». Mais, Choucha sait résister même à
une telle offensive. Ainsi,
Aga Mohammed Chah Kadjar
abandonne l’idée de conquérir Choucha et entreprend une
attaque contre la ville de
Tiflis
qu’il conquerra plus tard. Le fait que Choucha ait bien résisté à un siège de trente trois
jours et contrairement à
Tiflis
,
n’ait pas capitulé, nous montre le courage et l’inflexibilité de ses défenseurs et l’unité
patriotique des résidents du Khanat de Karabakh. Pourtant,
Aga Mohammed Chah Kadjar
réussit à conquérir Choucha
lors de sa deuxième invasion en 1797. C’est la première occupation de Choucha dans son histoire. Comment se fait-
il que Choucha ait été capturé après avoir résisté jusque-là à toutes les invasions? Selon
Mirza Djamal Djavanchir
,
à la veille de l’attaque par
Aga Mohammed Chah Kadjar
, «
il y a eu une grande famine dans le vilayet de Karabakh
due à trois années de sécheresse et aux mauvaises récoltes de blé et autres céréales. Le prix de blé augmentait sans
cesse. A cette époque, ¼ de blé coûtait près de quarante cinq roubles… C’est pourquoi, en l’absence de solution,
[
Ibrahim Khan
]
avec sa famille, ses enfants et tous ses parentés… quitta la forteresse et partit en direction de
Djara
et
Tala
pour attendre là-bas et, si une assistance venait du
Daguestan
,
de la Géorgie et des autres vilayets, faire face
de nouveau [à l’ennemi], sinon aller au
Daguestan
retrouver son proche, le régent d’
Avarie Oumma Khan
…».
Dans
ces circonstances,
Aga Mohammed Chah Kadjar
réussit à entrer à Choucha, mais son triomphe est de courte durée.
Plus tard,
Chah Kadjar
est assassiné par des conspirateurs. Cet événement imprévu causa une crise politique. Pen-
dant une courte période,
Ibrahim Khan
restaure son règne sur Choucha. La politique de conquêtes de la Russie dans
le Caucase du Sud débouche sur l’annexion de la Géorgie Orientale avec des terres azerbaïdjanaises (comme
Bortchali, Gazakh
et
Chamchadil
).
Le
Djamaat de Djaro-Bélokan
(1803) (
une petite unité territoriale –
Note du tra-
ducteur N.H.
)
et le Khanat de
Gandja
(1804)
sont occupés. Le Commandant des Troupes Russes au Caucase
P.D.Tsit-
sianov
déclenche une guerre pour conquérir le Khanat de Karabakh. Les deux parties signent le Traité de
Kurektchay
le 14 mai 1805. Le préambule de ce Traité stipule qu’
Ibrahim Khan
de Choucha et du Karabakh devient l’assujetti
de l’Empire Russe tandis que les articles du Traité déterminent toutes les conséquences de cette convention.