honte sera d'autant plus dure à supporter.
Encore une fois,pourquoiêtes-vous si conservateur ?
Vous vous trompez, camarade Ismaïlzadé. Je le répète :
je ne suis qu'un réaliste, je vois les choses telles qu'elles sont.
Oh, les conservateurs se disent parfois “réalistes !”
Et de nouveau un sourire passa sur le visage d'lsmaïlzadé.
Fikret ne pouvait se tromper sur la signification de ce sourire :
la fermeté qu'il sentait dans la voix de Koudrat le lui disait
assez.Et Fikret songea : « Tant pis, il fallait que je le prévienne.
On verra plus tard qui de nous a raison. »
Ismaïlzadé promena son regard sur l'assistance et il comprit
que les conditions de l'émulation étaient loin d'avoir rallié
toutes les sympathies, que les objections de Fikret étaient
partagées par beaucoup. Il regrettait déjà de l'avoir interrompu.
Il aurait dû lui laisserdire toute sa pensée, puis entendre les
autres, savoir leur avis et quels étaient ceux qui se crampon-
naient au passé, et ceux qui aimaient le nouveau. Il se hâta de
réparer sa faute :
«
Qui demande encore la parole, camarades ? Que chacun
dise sa façon de voir. Peut-être les conditions de l'émulation
sont-elles, en effet, utopiques ? »
Un maître foreur assis près d'
ousta
Ramazan se leva :
«
On doit, à mon avis, s'arrêter sur ce qu'a dit le camarade
Fikret. Autant il est erroné de considérer les conditions de
l'émulation comme utopiques, autant il serait dangereux de les
croire réalisables.Tout d'abord, quand on dresse un plan, il ne
faut pas perdre de vue la main-d’œuvre, la valeur profession-
nelle de nos ouvriers. Si nouspassons auforage à turbine, sur
qui nous appuierons-nous ? Sur les jeunes ouvriers qui n'ont
aucune préparation et qui sont plus de trois mille dans notre
109
CHAPITRE IV