«
Si Ramazan n'en a pas besoin, tu peux les envoyer à
d'autres sondes ?
Ecoute, dit Koudrat, je n'ai que faire de tes équipes. Ce
qu'il me faut, c'est trois élévateurs, alors, si tu veux m'aider…
Tu me demandes l'impossible. J'en ai besoin autant que
toi. Tout s'est usé pendant la guerre et le nouveau matériel
n'arrive qu’au compte-goutte. Je dois moi aussi augmenter le
nombre des équipes occupées aux réparations et faire renaître
tous les vieux puits.
Ça, c'est vrai, reconnut Koudrat. Il tendit à sa femme son
verre vide. Il est extrêmement important de rendre les vieux
puits à l'exploitation. Et nous le faisons bien lentement ! Il
faudrait trouver un moyen… mais j'estime que nous devons
consacrer le maximum d'attention aux nouveaux sondages. »
Tout à coup, les accents d'un violon se firent entendre ; ils
venaient de l'appartement voisin. Celui qui jouait, c'était
Minaev, l'ingénieur en chef du trust de Lalé.
Koudrat l'écoutait oubliant de manger.
«
Il joue admirablementbien. Je me demande, pourquoi il
n'est pas devenu un musicien professionnel.
Il joue toujours quand il travaille à une invention »
répondit Lalé.
Koudrat dressa l'oreille.
«
Et qu'est-ce qu'il est en train d'inventer ? »
Il savait depuis longtemps que Minaev était un bon
inventeur. Il avait essayé, aux puits qu'il dirigeait auparavant,
une de ses inventions qui avait été repoussées et il avait obtenu
des résultats satisfaisants.C'est pourquoi il se montra si
intéressé dès qu'il fut question de Minaev.
L'ingénieur s'occupait d'un problème important. Aux puits
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CHAPITRE V