de pétrole, pour déterminer l'inclinaison du puits, il fallait
remonter toute la tuyauterie, ce qui retardait le forage, portait
préjudice au tubage et donnait lieu à toutes sortes de difficultés.
Minaev voulait construire un appareil qui faciliterait et
accélérerait beaucoup toute l'opération.
Chaque jour, Lalé interrogeait et pressait son ingénieur en
chef. Mais c'était la première fois qu'elle parlait à son mari de
la future invention.
«
S'il réussit, disait-elle, ce sera une innovation extrêmement
précieuse : tu sais bien le temps que prend la remontée.S'il
réussit, les travaux iront deux fois plus vite. »
Koudrat s'était levé. Il riait.
«
Pourquoi ne m'en as-tu rien dit ? C'est surtout nous qui en
avons besoin. C'est chez nous que les nouveaux forages sont
les plus nombreux.
Il estime qu'il est encore trop tôt pour en parler. Tout cela
doit rester entre nous. Quand il aura terminé, il le racontera
lui-même. »
Koudrat s'approcha du piano, prit les journaux qui s'y
trouvaient et les parcourut. Tout à coup, il se retourna brusque-
ment. Lalé remarqua qu'il avait même pâli.
«
Qu'y a-t-il, Koudrat ? » demanda-t-elle, inquiète.
Il tapota nerveusement le journal, puis indiqua du doigt un
entrefilet où il était dit que le trust d'avant-garde de Lalé
Ismaïlzadé était venu en aide au trust de Koudrat Ismaïlzadé
en lui envoyant de la main-d’œuvre. À la fin de l'article, on
lisait en caractères gras que les émulateurs s'entraidaient…
«
Est-ce que je vous ai demandé de m'aider ? criait Koudrat
en secouant le journal. Je considère comme néfastes tous ces
rabâchages sur l'insuffisance de la main-d’œuvre. Ils affaiblis-
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MEKHTI HOUSSEIN
.
Apchéron