moyennes. Certes, ils ont raison de ne pas s'aligner sur les
retardataires, mais ils ont tort de ne pas oser s'aligner sur les
plus avancés.
Maintenant, nous ne devons plus partir des moyennes, et je
vous demande, quand vous établirez vos plans, de prendre pour
base les meilleurs indices des ouvriers d'avant-garde. »
Koudrat se souvint de la réunion où il avait pris pour critère
les indices de l'équipe d'
ousta
Ramazan qui remplissait son plan
à 200 % ; il se rappela sa discussion avec l'ingénieur Fikret, et
fut tout heureux de se dire qu'il avait eu raison. Il ne fut
nullement étonné d'entendre Aslanov parler des perspectives
de l'année suivante ; il reconnaissait son style de travail. Le
secrétaire était de ceux qui dès le temps des semailles,
s'entendent pour la moisson.
— «
Voyez, poursuivit Aslanov, qui se leva et s'approcha
lentement d'
ousta
Ramazan, voyez, par exemple, notre ami à
tous ; il n'est plus très jeune, mais jamais il ne descend au-
dessous de 200 %. Hier, j'ai visité son puits ; son équipe se
compose surtout de jeunes. Sans doute, entre les jeunes et les
ouvriers expérimentés, la différence est grande. Les jeunes
apprennent en travaillant. Comment se fait-il que malgré tout
ousta
Ramazan vienne en tête ? À mon avis, c'est simplement
parce que pour lui, venir en tête est devenu une habitude, une
tradition. Certains, par contre, se permettent encore de rester
en arrière. Prenons, dans son ensemble, le trust de Koudrat
Ismaïlzadé. Nous comptions sur lui, nous l'avons placé à la tête
d'un secteur retardataire. Pourquoi n'est-il pas resté fidèle à ses
vieilles traditions ? »
Ces paroles prononcées d'un ton calme firent sursauter
Koudrat.
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CHAPITRE VI