« 86 %,
c'est peu, camarade Ismaïlzadé. Et 25 % d'augmen-
tation en deux mois, c'est très peu… Et Lalé Ismaïlzadé ? Vous
donnez peu, vous aussi, camarade Lalé, vous vous contentez
des succès depuis longtemps obtenus. Avant-hier j'ai rencontré
un maître foreur qui n'a foré que cinquante mètres en un mois.
Est-ce que cela ne s'appelle pas faire machine arrière ? Qu'en
pensez-vous ? »
Koudrat n'en revenait pas. « Il ne sait donc pas qu'elle nous
a envoyé des équipes pour nous aider ! »
Comme s'il répondait à cette pensée, le secrétaire reprit :
«
Je sais bien que vous cherchez à aider les autres trusts. »
Et voyant que Lalé se troublait, il sourit.
— «
Je vous comprends, mais je crois qu'une aide de ce
genre peut parfois être nuisible.
C'est juste ! jeta de sa place Koudrat qui reprenait
courage. Cela crée un état fébrile, rien de plus.
Et bien entendu,
ousta
Ramazan ne pouvait l’accepter,
continua Aslanov. Il a bien fait de renvoyer l'équipe. Est-ce que
le retard du trust s'explique uniquement par le manque de
main-d'œuvre ? Non, bien entendu ! Mais encore par le fait
qu'on utilise la main-d'œuvre d'une façon irrationnelle. »
Ces simples paroles si souvent entendues prenaient un sens
nouveau. Koudrat eut l’impression que cette vérité bien con-
nue, il venait de la comprendre réellement pour la première fois.
«
Camarade Ismaïlzadé, fit le secrétaire s'adressant à lui,
dites-moi, pourquoi le 305 ne donne que cinquante tonnes de
pétrole. Il doit y avoir quelque chose d'abîmé, ça fait longtemps
que je connais le puits…
Voilà ce qui en est, commença Koudrat, et il respira pro-
fondément pour vaincre sa nervosité. Ce puits était considéré
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MEKHTI HOUSSEIN
.
Apchéron