vieux puits à l’exploitation trois fois plus vite qu'auparavant.
Je crois qu'aucun autre trust n'en obtient autant de pétrole. Hier,
l’exécution de notre plan a encore monté de 3 %, et toujours
grâce à ces puits. L'autre jour, à la conférence, je parlais unique-
ment des difficultés du forage en mer. Si cette tempête ne nous
joue pas un mauvais tour, si le 154 et le 155 sont livrés
à l’exploitation comme prévu, Lalé-Khanoum devra nous céder
le drapeau.
Le drapeau, ce n'est pas tout, camarade Fikret.
L'essentiel, c'est de vaincre en chacun la peur des éléments.
Voilà pourquoi je dis que nous devons être sur place… La
secrétaire entra en coup de vent.
On raconte des horreurs, Koudrat Salmanovitch, dit-elle
très vite. Il paraît qu'il y a un bateau qui a sombré.
Et les gens ?
Les gens avec…On dit qu'
ousta
Ramazan est du nombre.
Koudrat était atterré.
Qui “on” ? Faites venir le directeur des transports !
Le téléphone sonnait.Ismaïlzadé prit le récepteur.
«
Bonjour ! C'est ce qu'on dit, mais je n'y crois pas. »
Koudrat se tut, il écoutait Aslanov à l’autre bout du fil. Le
secrétaire devait être mécontent, cela se voyait aux tiraillements
du visage de Koudrat. Effectivement, il reprochait à Ismaïlzadé
d'avoir agi à la légère : n'avait-il donc pas conscience de ses re-
sponsabilités ?
S'il y a des victimes, disait-il, tu répondras devant la justice.
Koudrat gardait le silence. Que pouvait-il dire ? Il aurait dû
être le premier à savoir ce qui se passait en mer, et il l'apprenait
par d'autres.
Je vérifie à l’instant et je vous retéléphone, dit-il enfin.
Konakov, le directeur des transports, entrait. Koudrat le
questionna aussitôt :
218
MEKHTI HOUSSEIN
.
Apchéron