«
La commission, après avoir examiné les résultats de
l'émulation, a déclaré notre trust vainqueur et l'a jugé digne de
recevoir le drapeau. L'assemblée générale nous a chargés de
venir le prendre. »
Lalé se leva. Il fallait répondre.
«
Camarades, nous sommes très heureux... elle s'était arrêtée;
elle reprit : nous sommes heureux de la victoire de nos amis, du
fait qu'ils ont su mériter un si grand honneur, mais… ce n'est
que le début. Notre trust tirera les conclusions qui s'imposent.»
Elle s'approcha du drapeau, le détacha du mur et le remit à
Gricha.
«
Il m'est agréable de remettre ce drapeau aux vainqueurs. »
Gricha répondit d'une voix forte et nette :
«
Nous prenons l’engagement de le garder toujours. »
Le téléphone retentit.
«
Oui, c'est moi, répondit Lalé. Eh bien, Koudrat, je te félicite
!
Il n'y a que deux pour cent de différence. Vous êtes à 122, et
nous à 120. Nous aussi, nous tendrons tous nos efforts…
N'oublie pas que ce drapeau, nous l'avons gardé pendant deux
ans ; qu'il aille un peu chez vous, soit ; après, nous verrons ! »
L'accordéoniste se mit à jouer un air populaire. Gricha
ouvrit la marche, portant le drapeau. Lalé se tourna vers
l’ingénieur en chef :
«
Combien donne par jour le puits de Ramazan ?
Plus de 500 tonnes.
Cela me fait plaisir, dit-elle. Elle regardait l'ingénieur avec
une pointe d'inquiétude. Et à vous ?
Bien sûr, nous aurions préféré ne pas lâcher le drapeau.
Car enfin, aux dures années de la guerre, la production de notre
trust n'a pas diminué, même d'un pour cent…
Chacun doit mobiliser toutes ses énergies, conclut Lalé.
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CHAPITRE IX