Nous n'avons compté que sur les meilleurs. Maintenant tout le
monde doit s'aligner sur eux. Et eux doivent faire mieux
encore. »
La voiture de Koudrat était arrêtée sur la côte. Il s'entretenait
avec un journaliste tout en considérant le mouvement
majestueux des flots.
«
Pour l’instant, il n'y a rien de nouveau à dire de l'équipe
d'
ousta
Ramazan ; Ramazan est passé de la poésie à la prose. »
Le correspondant le regardait, ahuri.Ismaïlzadé s'expliqua :
«
La prose, pour nous, c'est le repos. Mais dans deux jours
l'équipe de Ramazan va entreprendre le forage d'un nouveau
puits.
Encore une question, dit le correspondant, une question
d'ordre général : quels sont les résultats des sondages ? Que
peut-on dire des réserves de l'Apchéron ? »
Koudrat regardait au loin, où la mer rejoignait le ciel.
«
On peut comparer les gisements de pétrole de l'Apchéron
à la Caspienne, dit-il. L'eau de la mer baisse peu à peu, mais
disparaîtra-t-elle un jour ? Et puis, non, ma comparaison n'est
pas très heureuse. Aucun nouveau fleuve, pour le moment, ne
se jette dans la Caspienne, tandis que les nouvelles sources de
pétrole de l'Azerbaïdjan viennent s'ajouter à l'Apchéron. Vous
pouvez écrire que la grande source de pétrole du pays des
Soviets ne tarira jamais. »
Des chaloupes se montrèrent au loin. Elles étaient plus de
cinq, plus de dix, elles semblaient innombrables.
«
Où vont-elles ? »
Koudrat, qui ne pouvait être plus précis, se contenta de
répondre :
«
J'ignore moi-même les limites exactes de leur navigation,
mais je peux vous dire une chose : elles vont en reconnaissance;
242
MEKHTI HOUSSEIN
.
Apchéron