elles doivent établir les contours du nouveau champ
pétrolifère, c'est-à-dire évaluer, approximativement pour
l’instant, la superficie pétrolifère sous-marine. »
Les vagues couraient vers la côte d'un mouvement égal, en
deçà de la ligne qu'elles avaient franchie pendant la tempête.
La surface des eaux ondulait à peine.Une chanson venait de
là-bas ; elle célébrait la jeunesse et les victoires de l'armée des
pétroliers. Et les chaloupes s'éloignaient dans l'espace liquide
qui s'étendait jusqu'à l'horizon...
C'était Taïr qui chantait ainsi. Il chantait pour ses camarades,
pour Latifa assise en face de lui ; sa voix montait dans les notes
les plus hautes.
Koudrat, sur la rive, écoutait le chant du jeune achoug et son
cœur battait plus fort.Devant les chaloupes qui fendaient ses
eaux lisses, la mer semblait s'ouvrir, prête à leur livrer ses
richesses sans nombre.La chanson de Taïr était infinie comme
la vie, forte et douce comme l’amour.
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CHAPITRE IX