Koudrat ne souffla mot du vent violent qui avait sévi la
veille.
Tu n'as pasde bouilloire ?
Tout de suite, je vais t'apporter ça ! Il passa dans l’autre
pièce et revint avec une bouilloire électrique.
«
Cela fait longtemps que tu n'as pas pris de thé ?
J'enaipris ce matin.
Lalé sourit : la bouilloire était recouverte d'une couche de
poussière qui ternissait l’éclat du nickel.
Elle tenaitunpetitpaquet à la main.
Pourquoi te donner tant de peine, ma chérie ? Je n'ai pas
faim.
Tant que ton trust n'aura pas comblé la brèche, je viendrai
t'apporter à manger »,répondit-elle en ouvrantson paquet.
Des pas se firent entendre sur la terrasse.Koudrat se
retourna.
«
CamaradeSamédov ?
Oui, c'est moi, camarade Ismaïlzadé, fit une voix derrière
la porte. Jevoulaisvousfaire un rapport au sujet du1090.
Entrez !entrez ! » répondit Koudrat.
Samédov fitson rapport sur le seuil :
Le travail a repris. Vous pouvez voir ça par la fenêtre.
Koudrat ne s'en approcha cependant pas. Il invita Samédov
à se mettre à table :
«
Je vousen prie,prenez place. »
Samedov le remercia sans accepter. Il fit demi-tour etsortit.
Koudrat dit à sa femme :
«
C'est de l'or, ce garçon-là ! Avec des types comme lui, on
peut faire bien des choses. Certes, nous manquons de bras. Peu
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MEKHTI HOUSSEIN
.
Apchéron