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Partout où les yeux se portaient brillaient des grappes de
feux, et du haut du ciel sombre les étoiles les regardaient, jalo-
uses et inquiètes.
«
Voilà les étoiles dont je t'ai parlé» dit Djamil en désignant le
foisonnement de lumières, alors que le train approchait de Bakou.
Taïr voyait Bakou pour la première fois; son regard avide
plongeait dans les lointains.
Il n’avait jamais quitté son village, sauf pour aller au petit
bourg voisin, et l'étonnement lui fitécarquillerles yeux lors que
l’énorme ville portée par un océan de lumières émergea des
ténèbres à sa rencontre. Taïr demandait, impatient:
«
Et où est la Ville Noire? Où est Baïlov?»
Djamil lui fournit des indications du doigt:
«
Là, c'est la Ville Noire, et là-bas, Baïlov. C'est dommage,
on voit assez mal.»
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CHAPITRE I