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Invité pour la restauration du palais des khans d’Irevan, en 1850, Mirza
Gadim Irevani a créé en même temps que les peintures décoratives une
série de portraits, parmi lesquels figure celui d’Abbas Mirza. Dans ce
dernier, tout est réaliste, la barbe, le visage et les traits ainsi que
l’expression des yeux. Un autre beau portrait féminin de Mirza Gadim
Irevani est celui de « Mah Talat », exposé au musée des Beaux-arts de
Géorgie. Dans ses riches atours, portant un châle et une rose dans les
cheveux, elle observe attentivement le spectateur de ses grands yeux
tristes.
Un autre peintre connu de cette époque est Mir Mohsun Navvab (1835-
1918),
un érudit et un grand connaisseur de la musique, de
l’astronomie, de la poésie, ainsi que de la peinture. Originaire de
Choucha, il a créé et présidé un cercle de musique. Excellent poète et
calligraphe, il s’est spécialisé dans les paysages alors que Mirza Gadim
était essentiellement un portraitiste. Mir Mohsun Navvab est très connu
pour ses illustrations et son célèbre poème « Bahr –ul Hazan » qui est
conservé à l’Institut des manuscrits d’Azerbaïdjan. Ses poèmes se
distinguent par l’originalité de leur forme et la maîtrise de leur
composition.
Une autre artiste très connue de l’époque était Khurchud Banu Natavan
(1832-97).
Poétesse et calligraphe, elle était également peintre et
brodeuse. On sait aujourd’hui que lorsqu’elle était à Tbilissi chez son
fils Mehtigulu khan, elle dessinait en plein air au bord de la Koura des
esquisses à l'aquarelle ou au crayon. Il existe aujourd’hui des albums
avec plus de 30 de ses illustrations, qui sont des paysages et des
représentations d’oiseaux.
Toutes ces traditions ont trouvé leurs échos dans l’œuvre de Bahruz
Kangarli et d’Azim Azimzadé.