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A l’instar de l’architecture nationale, de l’art du tapis et de celui du mugham, l’art
de la miniature azerbaïdjanaise constitue l’un des témoignages les plus significatifs
de la page la plus glorieuse de l’art musulman médiéval.
Son évolution a été longue. Cependant, on remarque qu’il est généralement peu
connu, alors que l’architecture, les arts appliqués et la musique du pays se sont vus
consacrer un grand nombre d’études.
Par «art azerbaïdjanais de la miniature», on entend plus particulièrement la
peinture créée sur les terres historiques de l’Azerbaïdjan du VIIe au XIX
e
siècles.
Des villes célèbres, telles que Tabriz, Ardabil, Ourmia, Maragha, Derbent, Erevan,
Barda, Choucha, Shamakhi, Bakou, et Nakhitchevan étaient d'importants centres
politiques et culturels des
khanats
.
Ce terme azerbaïdjanais a pour signification
«
petits États souverains des XVIII
e
-
XI
e
siècles», unifiés entre les XIV
e
et XVI
e
siècles. Cela nous a été prouvé par les faits historiques, les cartes ainsi que les
documents réunis dans plusieurs grandes bibliothèques.
Cependant, le tragique cours de l'histoire et la politique d’occupation continuelle des
États voisins ont bouleversé les frontières de l’Azerbaïdjan. Division du pays et
éparpillement de sa population en ont été les fâcheuses conséquences. Malgré cela,
la culture, les traditions et l’héritage spirituel du peuple azerbaïdjanais ont pu être
sauvegardés et sont bien réels aujourd’hui.
En tant qu'art, la peinture miniature n'est guère accessible. Elle a été conçue
uniquement pour un cercle restreint de hauts fonctionnaires d'Etat (aujourd'hui
seul y accède un cercle restreint de chercheurs). En raison de sa finesse et de la
rareté de ses modèles précieux, la miniature n’est guère exposée dans les salles. A
l’intérieur même des musées, les visiteurs n’ont que très rarement l’occasion de la
découvrir, car la lumière et l’humidité sont des éléments qui sont susceptibles de
détériorer ces spécimens. Cela s’explique également par le fait qu'à travers le monde,
on ne trouvait que très peu de centres et de spécialistes en miniature à même
d’effectuer des reproductions des originaux plus connus.
Malgré leurs petites tailles qui facilitent leur conservation au sein même des musées,
leur nombre est très réduit en comparaison des grands tapis et des majestueuses
constructions spécifiques à l'Azerbaïdjan.
Par ailleurs, le nombre total des manuscrits illustrés reconnus par la science – et
plus particulièrement ceux qui sont intéressants pour l’évolution de son histoire –
est relativement restreint.
L’art de la miniature azerbaïdjanaise