de me dénigrer, tous les bons sentiments qu'elle peut avoir pour
moidisparaîtront.
—
Mais je ne lui ai rien dit !
—
Alors, pourquoi ne me regarde-t-elle plus comme avant?
—
Ecoute, en admettant qu'elle t'aime, tu ne vas quand
même pas te marier demain ?
—
Ça, c'est mon affaire, répondit Taïr avec une brutalité
voulue.
—
Et je ne peux pas le savoir ?
—
Non.
—
Taïr, nous sommes encore bien jeunes, je crois qu'il est
trop tôt pour penser au mariage… »
Quoi, Djamil le considérait comme un gamin naïf, incapable
de réfléchir et de juger? Il le connaissait donc bien mal ! Taïr ne
put s'empêcher de répondre:
«
Ne me prends pas pour un sot… »
Il changea de ton et continua d'une voix contenue :
«
Le mariage, pour moi, ce n'est pas un jeu. Tant que je
n'aurai pas appris à bien connaître Latifa, tant queje n'aurai pas
terminé mes études et ne posséderaipas un métier,je ne
songeraipas aumariage. Tu me connais bien mal. »
—
Mais enfin, qu'est-ce que je t'ai fait ? redemanda Djamil
en fronçant les sourcils.
—
Ce n'est pas assez?Tu m'as couvert de honte devant tous
les autres.C'est bien toi qui m’as dit que de toute façon elle ne
m'aimerait pas ? Pourquoi as-tu dit cela ? »
Djamil ne put se contenir. Il éclata de rire.
«
Voilà encore que tu te moques de moi », dit Taïr avec
humeur.
Et se détournant, il ajouta :
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CHAPITRE IV