Oui, Taïr Baïramly, du 155. »
Entendant prononcer un nom qu'il connaissait,
ousta
Ramazan, qui était en train de somnoler dans son coin (il avait
toujours envie de dormir aux réunions),se secoua et demanda la
parole :
«
Parlez,
ousta
,
j'ai terminé », dit Fikret en se rasseyant.
Sans se lever, Ramazan se contenta de lui poser une
question:
«
Irez-vous prétendre que si le trust est en retard c'est parce
que Taïr est allé un dimanche jusqu'à la gare pour en revenir
aussitôt ? »
C'était détruire d'un seul coup toute l'argumentation que
Fikret avait développée pendant une demi-heure, car c'était
l'unique grief précis qu'il avait formulé contre les jeunes.
À son tour, Ismaïlzadé se leva :
«
Non, notre retard n'est pas imputable aux jeunes, n'en
déplaise au camarade Fikret. J'ai noté avec soin beaucoup de
propositions pratiques faites par les travailleurs du trust lors des
conférences qui se sont tenues ici. En outre, la question a été
très sérieusement débattue dans les organisations de base du
Parti. Les communistes voient la cause de notre retard non dans
l'inexpérience de la jeunesse, comme a dit le camarade Fikret,
mais dans le fait que nous travaillons mal.
N'avez-vous pas dit vous-même un jour au puits que les
incidents arrivent par la faute des nouveaux venus ? lança
Fikret.
Oui… Et je ne le regrette pas. Car si je l'ai dit, c'est pour
le bien du travail, pour que les jeunes ouvriers soient plus
attentifs à ce qu'ils font. Réunis ici pour décider du sort de la
production, nous siérait-il d'invoquer des paroles prononcées
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MEKHTI HOUSSEIN
.
Apchéron