distance. Le pétrole a beau être d'origine très ancienne, il n'en
est pas moins l'ami de la jeunesse. Et la jeunesse est l'amie du
pétrole. À tous ceux qui aiment le pétrole, les cinq conditions
de l’émulation sont plus chères que l'or. Ces conditions, je les
approuve entièrement. »
En prononçant la dernière phrase, il avait élevé la voix ;une
flamme brillait dans ses yeux d'ordinaire si calmes.
Koudrat eut un large sourire : il n'était plus seul.Et Fikret,
décontenancé, en venait à douter de lui-même : il s'était
peut-être trompé ?
«
Et sur quoi comptez-vous, TimoféiSidorovitch ? demanda-t-il au
vieillard.
Sur rien ni sur personne en dehors de mes ouvriers et de
moi-même. Jusqu'ici, nous avons mal travaillé ; maintenant
nous travaillerons bien, voilà tout. »
Ousta
Ramazan s'était levé
«
Chacun ici connaît-il MekbtiKouliev ? demanda-t-il.
Qui est-ce ? »fit un ingénieur assis dans un coin.
Ramazan eut un sourire amer et songea : « Quelle ignorance!
Ils n'ont même pas entendu parler de MekhtiKouliev. »
«
Qui est-ce ?reprit-il. Un Héros de l'Union soviétique.
Je ne vois pas très bien le rapport, fit l'ingénieur.
C'est précisément un de ceux à qui vous faites si peu
confiance. C'est un jeune. Hier encore, il travaillait au puits,
comme tout le monde, et maintenant c'est un héros. Je vous le
demande : si nos jeunes ont si bien battu les fascistes, s'ils ont
pu faire preuve d'héroïsme à la guerre, pourquoi ne pourraient-
ils pas être des héros quand ils viennent travailler à nos puits ?»
Fikret ne trouva rien à répondre.
Que proposes-tu,
ousta
?
demanda Ismaïlzadé.
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CHAPITRE IV