Les conditions sont écrites, elles ont été adoptées dans
les équipes et distribuées à tout le monde. Que voulez-vous que
je propose encore ? Notre trust s'est couvert de honte sur toute
la ligne. Bien sûr, ces conditions exigent de nous un grand
effort ;c'est précisément pour cela qu'il faut les adopter.
Fikret lança de sa place :
Drôle de logique,
ousta
!
Ramazan répondit de la même voix calme et mesurée :
«
Chacun sa logique ! Je ne suis pas obligé de penser comme
vous.
Je demande encore la parole, dit Fikret, se levant de
nouveau.
Si je savais que vos discours peuvent nous être
profitables, je serais prêt à faire durer la séance jusqu'au matin,
répondit Koudrat en soupirant. Mais soit, nous vous écoutons.
Onm'a mal compris…commença Fikret.
Ousta
Ramazan lança d'une voix contenue, mais assez
nettement pour être entendu de Fikret et de tous les autres :
«
Il fautaussisavoir parler ! »
MaisFikretne s'avouaitpas vaincu :
«
J'estime que si dans d'autres domaines on peut agir par
intuition, chez nous cela n'est pas permis : cela ne donnerait
rien de bon. Le camarade Ismaïlzadé croit peut-être que je
recule devant les difficultés. C'est faux :je dis seulement qu'on
ne doit pas oublier les particularités du travail en mer. Il y a les
difficultés, le printemps se fait sentir et l'hiver aussi. Il y a les
tempêtes et la neige. On ne peut pas dresser un plan de lutte
contre les éléments aveugles, vous semblez l'oublier. Une
bourrasque peut anéantir le fruit de sept ou huit mois de travail.
Un profane dira peut-être qu'il n'y a pas grande différence entre
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MEKHTI HOUSSEIN
.
Apchéron