travailler en mer et travailler sur terre. Il aura tort. Les hommes
sont les mêmes, mais les conditions du travail sont autres…
Mais que proposez-vous ? ne put se retenir de demander
Ismaïlzadé.
Ma proposition est claire : ne rien ajouter au plan qui
nous a été donné ; si nous arrivons à l'accomplir, ce sera déjà de
l'héroïsme. Demandons-nous bien si les conditions de l'émula-
tion qui nous invitent à dépasser le plan sont réalisables.
Les défauts ne sont pas dans ces conditions » dit
Ismaïlzadé en fronçant le sourcil.
Sa lèvre supérieure frémissait.
«
Les défauts sont en nous. Trouvons-les, corrigeons-les, et
ce sera tout avantage pour nous-mêmes comme pour le pays. »
Il garda un instant le silence, puis s'adressant à tous :
«
Je veux seulement vous rappeler une chose : nos soldats,
quand ils montaient à l'attaque, ne songeaient ni aux bourrasques
ni à la neige. Et s'ils pensaient à l'hiver, c'était uniquement parce
qu'ils savaient qu'après l'hiver vient le printemps. De quel droit
penserions-nous autrement qu'eux ? N'avons-nous pas assez
débattu et n'est-il pas temps d'adopter les conditions de l'émula-
tion, de prêter l'oreille à la voix de notre avant-garde ? »
Tandis qu'ils descendaient l'escalier,
ousta
Ramazan dit à
son vieil ami TimoféiSidorovitch :
«
Jusqu'à présent, ce qui nous manquait, c'était un bon
directeur. Nous en avons un maintenant. Il ne s'agit plus que de
bien travailler. »
3
Les lumières s'éteignirent. Taïr se hâta de gagner sa place au
septième rang, et alors seulement il comprit qu’il aurait dû venir
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CHAPITRE IV