Lalé s'étaittournée vers Minaev.
«
Eh bien, DmitriSémionovitch, s'ils refusent notre aide,
c'est qu'ils comptent sur leurs propres forces. Et nous pourrions
bien, sans nous en apercevoir, rester en arrière pour nous être
endormis sur nos lauriers. »
Elle se tourna vers les ouvriers :
«
Soyons sur nos gardes, camarades, ne nous endormons
pas. Et continuons à être les premiers dans l'émulation ! »
Comme ils approchaient de l'auto qui devait les reconduire,
Minaev dit :
«
Lalé-Khanoum, je crois que nous avons perdu de vue une
circonstance importante…
Laquelle ?
C'est qu'lsmaïlzadé est aujourd'hui àla tête de ce trust.
Et alors ?
Alors, s'il est toujours le Koudrat que j'ai connu, il ne
voudra jamais rester en arrière de sa femme.
Je regrette, DmitriSémionovitch, que le connaissant si
bien, vous me connaissiez simal…
Que voulez-vous dire ?
Que moi non plus, je ne veux pas être dépassée par mon
mari… Mais la question n'est pas là après tout. Puisqu'il ne
s'agit pas de se faire concurrence… Pourquoine veulent-ils pas
accepter notre aide ?
Ils espèrent s'en tirer tout seuls. Les autres équipes que
nous leur avons envoyées ont dû revenir, elles aussi. D'ailleurs,
il faut le reconnaître, le succès ne dépend pas toujours de la
quantité de main-d’œuvre.
C'est égal , ils ont eu tort de renvoyer les équipes. Je
pense que Koudrat n'en sait rien.
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MEKHTI HOUSSEIN
.
Apchéron