Djamil, Bilandar, Taïr. »
Entendant le nom de Taïr, Ismaïlzadé se tourna vers la
fenêtre et demanda:
«
À qui sont ces livres ?
Ceux-ci à Djamil, ceux-là à Taïr.
Il vit, parmi les livres de Taïr, quelques recueils de vers, un
roman et un manuel de langue russe.Il écrivit quelques mots
dans son calepin et prit congé de Samandar. Badirli suivait le
directeur pas à pas et prenait note, lui aussi, des ordres qu'il
luidonnait.
«
Camarade Badirli, dit Koudrat en le quittant, il y a des
travailleurs qui sont obséquieux devant leurs chefs parce qu'ils
espèrent ainsi faire oublier leurs défauts et leurs négligences.
Pour être franc, je dois vous dire que je n'aime pas ces gens-là,
car ils travaillent non pour la cause, mais pour eux-mêmes. »
À quoi Badirli répondit comme un écho :
«
Moi non plus, je ne les aime pas ! »
Et là-dessus, ils se séparèrent.
Lorsque Koudrat rentra au bureau, la secrétaire lui annonça
qu'on avait téléphoné du 155.Quelque chose n'allait pas.
Sans même s'asseoir, Koudrat prit le récepteur et appela
Ramazan.
«
Qu'est-il arrivé,
ousta
?
On dit que tu m'as demandé.
Comment ?Perte de boue? Encore Badirli !L'ingénieur en chef
est déjà sur place ? Tant mieux ! »
Un peu tranquillisé, il prit le dernier bulletin du trust et le
parcourut. Rien de bien réjouissant. L'exécution du plan, par
rapport à la veille, n'avait augmenté que de 1%. Koudrat n'avait
pas encore eu le temps d'étudier les chiffres quand Badirli entra
dans son cabinet.
140
MEKHTI HOUSSEIN
.
Apchéron