Ramazan?
Écoute, Taïr, tu as assez fait le bête,tu comprends
parfaitement ce que je te dis.À qui la faute s'il y a encore eu un
incident aujourd’hui ? À Djamil, peut-être ?
Pourquoi me jettes-tu toujours Djamil à la face ? fit Taïr
avec humeur en se détournant.
Jamais tu ne feras un bon ouvrier pétrolier ! » lança-t-
elle sans s'occuper des passants.
Ces paroles le brûlèrent comme la pire des injures. Il
demanda brutalement :
«
Et pourquoi ?
Parce qu'il faudrait pour cela trois qualités qui te
manquent !
Lesquelles ?
De l'attention, de l'audace et de la volonté. »
Ils se séparèrent sans s'être dit au revoir.
Le même soir, Taïr eut à essuyer un autre coup, plus dur
encore.C'était au cours. Le maître, Djoumazadé, parlait des
mystères souterrains, des différents cas où la circulation de
boue peut s'interrompre quand l'ouvrier n'est pas tout à son
travail. La porte s'ouvrit et Koudrat Ismaïlzadé entra. Tous les
yeux se tournèrent vers lui. Le maître et les élèves attendaient,
croyant qu'il allait, comme d'habitude, poser des questions
pouréprouver chacun. Mais après avoir salué Djoumazadé et
s'être excusé d'interrompre la leçon, il demanda:
«
Taïr Baïramly est un de vos élèves? »
Les yeux de Taïr assis au dernier banc étaient fixés sur le
directeur. « Décidément, les choses se compliquent », songea-
t-il, et son visage se couvrit de plaques rouges.
«
Tenez, le voici, dit le maître.
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MEKHTI HOUSSEIN
.
Apchéron