Comment vont ses études ?
Ça va bien…
Impossible ! »
Dans le silence Koudrat hochait la tête d'un air de doute :
«
Impossible, reprit-il,il ne s'occupe que de romans et de
vers. Parmi tous ses livres il n'y en a pas un seul qui traite de
technique. »
Djoumazadé voulut défendre son élève.
«
Mais il n'a que des cinq, camarade Ismaïlzadé ! »
Taïr rayonnait : c'était vrai, et il était reconnaissant au maître
de l'avoir dit.Mais Koudrat hocha la tête de nouveau:
«
Je crois que vous êtes trop indulgent, fit-il. Si Taïr est
capable, il manque d'attention et de volonté. Vous êtes d'accord
avec moi ?
Oui, je crois qu'en effet… » reconnut Djoumazadé.
De nouveau Taïr s'assombrit, baissa la tête. « Ils ont dû
s'entendre», songea-t-il. Ce qui le vexait par-dessus tout, c’était
que cela fût dit en public, devant tous les autres, devant Djamil
qui pouvait demain le répéter à Latifa… Devrait-il subir un
troisième assaut ? Pour l'affronter, il aurait en effet grand besoin
d'audace et de volonté…
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Cela faisait plus de deux beures que le fil électrique s'était
rompu au puits et que les mécanismes s'étaient arrêtés. Il n'y
avait pas d'électricien dans l'équipe ; il fallait attendre qu'il en
vint un. Les ouvriers perdaient leur temps. Tout le monde était
de mauvaise humeur, surtout Ramazan et Vassiliev. Chaque
minute de cet arrêt forcé équivalait à un recul et rendait plus
difficile le respect des engagements pris. Car on était en
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CHAPITRE V