d'une longue table couverte de drap vert. Il vit parmi eux
ousta
Ramazan et près de lui Lalé, qui le regardait avec un doux
sourire.
Au bout de la pièce, à côté d'une petite table ronde où
s'alignaient les appareils téléphoniques, Aslanov, secrétaire du
Comité de ville du Parti, était assis à son bureau et, plongé dans
la lecture de papiers, il faisait au crayon des annotations
rapides. Une femme attendait qu'il les lui remît.
Aslanov était un des plus vieux bolcheviks de l'Azerbaïd-
jan. Les travaux et les combats avaient blanchi ses cheveux. On
le connaissait bien dans toute la république, et aussi à Moscou.
Le peuple voyait en lui non seulement l'homme d'État, mais
encore un valeureux soldat de la guerre civile. Tout dans sa vie,
même ce qu'on a l'habitude de considérer comme des choses
purement personnelles, était indissolublement lié à son activité
sociale. Après la guerre civile, on l'avait envoyé sur un secteur
où la lutte n'était pas moins ardue. Les ennemis qui voulaient
détacher de l'URSS la république d'Azerbaïdjan avaient plus
d'une fois attenté à sa vie. Mais il était resté sain et sauf, car le
peuple veillait sur lui. Dans ses luttes il n'avait jamais fait
aucune concession, et jamais il n'avait douté de la victoire
finale, car il s'appuyait sur son peuple.
Aslanov avait été un ami de Kirov. Aux jours difficiles pour
la république, ils avaient défendu ensemble les conquêtes de la
Révolution. Et depuis des années, il suivait sans défaillance les
recommandations de Kirov : il développait Apchéron. Si parfois
il essuyait quelque échec, il ne perdait pas courage. Malgré ses
cheveux blancs, on retrouvait dans ses gestes et dans sa voix sa
volonté et sa force d'antan. La patrie avait vaincu après de durs
combats ; les hommes étaient retournés à l'édification
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MEKHTI HOUSSEIN
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Apchéron