comme la perle du trust. Mais les travaux de sondage ont per-
mis d'établir l'existence d'une nouvelle nappe de pétrole à une
profondeur de 1 800 mètres… C'est elle que nous exploitons
actuellement. Bien entendu, l'ancienne nappe, située à moins
de profondeur, aurait pu me donner en vingt-quatre heures non
pas cinquante, mais cent cinquante tonnes. Seulement, je n'ai
pas voulu m'engager dans cette voie… parce que…
Évidemment, reprit Aslanov, et ce n'est pas moi qui vous
pousserai à le faire ! Dans ces cas-là, nous devons nous fier à
nos ingénieurs. »
Et il loua Koudrat :
«
Vous avez eu raison, camarade Ismaïlzadé. D'autres,
recherchant les succès d'un jour et la gloire éphémère, ne se
seraient pas souciés de la nappe inférieure et auraient exploité
l’autre… »
Ceci était dit entre spécialistes et n'exigeait pas de
commentaires. Parlant de succès d'un jour et d'une gloire
éphémère, Aslanov avait en vue ceux qui, voulant faire monter
pour un certain temps le pourcentage d'exécution du plan,
perdaient des milliers de tonnes de pétrole. Agir ainsi, c'était
aller à l'encontre des intérêts de l'État. Il fallait être conscien-
cieux : encourir des reproches passagers valait mieux que
gaspiller le pétrole. Koudrat était d'avis qu'au 305 il fallait
d'abord épuiser la nappe inférieure, et ensuite seulement
exploiter à fond la nappe supérieure : il en résulterait une
augmentation très considérable du chiffre d'extraction total.
«
Mais, reprit Aslanov, je sais qu'à l'heure actuelle la couche
inférieure peut donner plus de cinquante tonnes.
C'est possible, dit Koudrat. J'y serai dès demain et je
verrai sur place.
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CHAPITRE VI