bien les bolcheviks de Bakou. Nous avons des possibilités,
camarade Staline. Oui, oui. Aujourd'hui, nous vous envoyons le
projet d'un nouveau trust. Les travaux de prospection qui se
poursuivent depuis plusieurs années en terrains nouveaux ont
été couronnés de succès. Une des sondes de prospection a
révélé la présence de pétrole… Oui, maintenant il est prouvé
que le nouveau gisement a les plus riches perspectives… Si
nous n'avons rien dit jusqu'à présent, c'est que nous voulions le
savoir de façon certaine avant d'en parler…Oui, dans deux ans
à peu près, de nouvelles cités ouvrières fleuriront dans ce lieu
désert… Déjà nous commençons à le transformer en une ville
nouvelle… »
Aslanov garda un moment le silence : il écoutait. Et tous le
regardaient, crispés d'émotion, impatients d'entendre ses
réponses qui leur feraient comprendre ce que disait le chef.
«
La différence entre l’Apchéron et le nouveau gisement,
camarade Staline, c'est qu'ici, sur l’Apchéron, les nappes
pétrolifères sont jusqu'à un certain point pareilles les unes aux
autres tandis qu'au nouveau gisement, chaque bout de terrain ou
à peu près, a ses particularités… En mer ? … Nos géologues
voient s'ouvrir les plus larges perspectives. Ils pensent que nulle
part au monde il n'existe de telles richesses. Les travaux de
prospection se poursuivent. Oui, avec assez de succès...
Ousta
Ramazan vient en tête. Comme toujours…non, il n'est pas seul
;
la jeune garde le suit… »
Aslanov se tut. Sans doute recevait-il certains conseils. Le
silence qui régnait dans la pièce était si profond que Koudrat
entendait les battements de son cœur. Il remarqua que les yeux
de Lalé brillaient plus que d'ordinaire. Ramazan écoutait, le
buste penché en avant.
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CHAPITRE VI