«
Pour créer de nouveaux cadres ouvriers, fit Aslanov
rompant tout à coup le silence, il faut augmenter ici le nombre
des écoles… La vieille garde, prête-t-elle son aide ? Oui,
camarade Staline. Déjà apparaissent les héros de la jeune garde
du pétrole… Oui, je transmettrai sans faute vos salutations aux
camarades pétroliers ! »
Aslanov était recueilli ; on sentait qu'il parlait à un vieil ami
très proche et très vénéré. Tous ceux qui étaient là en avaient le
sentiment bien net.
«
Oui, camarade Staline,
ousta
Ramazan va bien, il est
justement ici, en conférence. Mais oui, je lui passe le récep-
teur.»
Les yeux du vieux maître foreur rayonnaient… Celui qui
avait été son camarade pendant les années de la lutte révolu-
tionnaire, le chef qui montrait à des millions d'hommes la route
du bonheur, se souvenait de lui, du vieil ouvrier de Bakou qu'il
rencontrait au temps jadis.
Et Koudrat songeait :
«
Non, il ne s'agit pas seulement d'une vieille amitié.
Ousta
Ramazan représente aux yeux de Staline les pétroliers de
Bakou, et en lui parlant, c'est à eux qu'il parle. »
Le vieux maître foreur, évitant les regards fixés sur lui,
s'approcha d’Aslanov et prit le récepteur.
«
Bonjour, camarade Staline ! fit-il. Sa main tremblait et ses
yeux avaient un éclat humide et joyeux. Oui, j'ai eu bien du
souci au début de la guerre…
Pas seulement pour moi ; je songeais au pays, et à vous,
camarade Staline… Non, je ne sens pas encore la vieillesse, je
ne veux pas prendre ma retraite, je m’ennuierais trop, loin du
pétrole, c'est alors que je vieillirais… Eux aussi vous envoient
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MEKHTI HOUSSEIN
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Apchéron