«
Le camarade Ismaïlzadé doit savoir encore mieux que moi
qu'il a été envoyé au trust pour extraire du pétrole. Mais il
semble s'être emballé pour les recherches scientifiques et avoir
oublié ses obligations essentielles. »
Ses paroles produisirent sur tous un effet désagréable. Le
sans-gêne de cet homme qui était loin d’occuper la dernière
place à l'Azneft, indigna jusqu'aux adversaires de l’invention.
Mais lui, fronçant ses sourcils qu’il avait touffus, reprit sans
regarder personne :
«
Je crois qu'il serait bon de réduire les réunions de ce genre
et d'être plus aux puits, camarade Ismaïlzadé. Vous paraissez
oublier que votre trust est très, très en retard. Je comprends
maintenant qu'une des raisons de ce retard, ce sont les
conférences “scientifiques” comme celle-ci »
Il avait prononcé « scientifiques » avec une ironie
méprisante. Koudrat ne put se contenir et répliqua bien haut :
«
Non, camarade Mirzoev, la cause de ce retard, c'est qu'il
n'y a pas assez de conférences de ce genre ! »
«
Un subordonné, parler ainsi ! » se dit Mirzoev, et l'air
encore plus hautain il cria en colère :
N'oubliez pas à qui vous parlez !
Je ne l'oublie pas ! Et je m'étonne que placé à un poste
comme le vôtre vous puissiez accueillir ainsi une invention
aussi importante. J'estime qu'elle mérite qu'on s'en occupe.»
Mirzoev était hors de lui :
«
Qui vous a autorisé à convoquer des conférences comme
celle-ci ?
Notre désir de perfectionner la technique et d'accé1érer
les rythmes de l’extraction du pétrole, répondit Koudrat. »
Mirzoev lança, impératif :
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CHAPITRE VI