Si je les rappelle, ce n'est pas pour en tirer profit : ne
mesurez pas les uns les autres ! »
La réponse fut coupante :
«
Oh-oh ! fit le directeur, c'est une vraie guerre…
Ça en a bien l'air, en effet, confirma Koudrat.
Mais pourquoi placez-vous tant d'espoir dans l'invention
de Minaev ? Pourquoi êtes-vous si sûr ? demanda le directeur.
Je veux en tout cas l’essayer… Je propose que nous nous
adressions au secrétaire du Comité de la ville pour trancher le
débat. Son autorité et ses connaissances ne seront mises en
doute par personne. Il sera impartial. Tandis que Mirzoev
profite de sa situation… Permettez que je téléphone d'ici au
camarade Aslanov.
Vous avez tort de vouloir nous impressionner, camarade
Ismaïlzadé, répondit le directeur de l’Azneft. Aslanov pourrait
bien ne pas vous soutenir.
Alors, je serai obligé de reconnaître que j'avais tort. »
Koudrat s'approcha de la table où étaient rangés les
téléphones et composa un numéro :
«
Bonsoir, camarade Aslanov ! C'est Ismaïlzadé qui vous
parle. Excusez-moi de vous déranger ; je sais que vous êtes très
occupé… Mais je voudrais vous prendre cinq minutes pour
affaire de travail. Oui, je suis tout près. C'est entendu. Au
revoir!»
Koudrat se retourna vers le directeur.
«
Je dois être là dans une heure. Permettez que je m'en aille
pour me préparer… »
Le directeur de l’Azneft savait qu'il avait affaire à une nature
droite. Il dit cependant :
J'espère qu'au cours de votre entretien toute rancune
personnelle sera oubliée ?
193
CHAPITRE VIII