—
Vous pouvez être absolument tranquille là-dessus »
répondit Koudrat en se dirigeant vers la porte.
Il prit place dans l'auto et se fit conduire au trust de Lalé.Il
y trouva Minaev qu'il pria de lui apporter les dessins et la
maquette de son invention. L'autre se rendit chez lui. Koudrat
s'assit près du bureau de Lalé. Elle était en train de lire, mais
elle sentait Koudrat nerveux et elle releva la tête.
«
Ce sera encore bien si ce trust ne te vieillit pas d'une
dizaine d'années… Quoi de neuf au 155 ?
—
Il sera foré un mois avant le délai fixé. Ce puits, c'est tout
mon espoir : il provoquera une brusque montée de l’extraction.
Mais il y a quelque chose qui m'inquiète, c'est qu'on étouffe les
initiatives. Je crois que la bataille d'aujourd'hui va être
décisive…
—
De qui parles-tu ?
—
De Mirzoev, au lieu d'aider, il met des bâtons dans les
roues. Je voudrais avoir meilleure opinion de lui, mais… je
crois qu'il est avant tout jaloux de son autorité. Aujourd'hui j'ai
décidé de dire tout ce que j'ai sur le cœur…
—
Si tu peux…
—
J'espère que je pourrai… Si je recule, plus tard ce sera
encore pire. D'ailleurs, en voilà assez là-dessus… Mais toi,
qu'est-ce qui te rend soucieuse ?
—
C'est que… il en est qui s'imaginent qu'on peut se reposer
maintenant que la guerre est finie… c'est un état d'esprit qu'il
faut combattre.
—
Tu as raison. Et il règne surtout parmi ceux qui travaillent
aux anciens puits. Il faut lutter contre. »
Les pas de Minaev se firent entendre derrière la porte. Dès
que l'ingénieur fut entré, Koudrat lui dit :
«
Si Aslanov est d'accord, je t'appellerai; tu viendras, tu lui
194
MEKHTI HOUSSEIN
.
Apchéron