expliqueras tout. C'est ton invention et tu y vois plus clair que
n'importe qui. Où est l'avis de Talybzadé ? C'est un homme en
qui Aslanov a confiance… »
Minaev tira d'un carton une feuille de papier où le vieil
ingénieur Talybzadé avait écrit ces deux lignes : « J'ai pris
connaissance de l'invention de DmitriMinaev. Je crois que cet
appareil a une grande valeur pratique. »
«
Il s'y est beaucoup intéressé, dit Minaev. Chaque fois que
je le rencontre, il m'encourage. Comme il aime le nouveau, lui
qui a pourtant été formé à une autre époque ! Il m'a même félic-
ité. »
Minaev déployait l'un après l’autre des rouleaux de gros
papier et montrait ses dessins.
«
J'ai commandé aux ateliers du trust l'appareil pour les
essais ; il sera prêt ces jours-ci ; je crois que nous n'aurons pas
à rougir…Koudrat jeta un coup d'œil sur sa montre. Dans dix
minutes il devait être chez Aslanov.
Il est temps » dit-il.
Emportant les dessins, il prit place dans l'auto qui l'attendait
et se fit conduire au Comité de ville du Parti.
2
Le concert des amateurs touchait à sa fin. Latifa et Zivar
avaient eu soin d'occuper leurs places avant le début. On avait
emporté les premiers bancs afin de ménager un espace libre
pour les artistes et on avait invité un annonceur. Ce n'était pas
la première fois qu'on le voyait avec sa cravate claire, ses
pantalons noirs lustrés par de fréquents coups de fer, ses
longues mèches soigneusement peignées à partir des tempes et
qui n'arrivaient pas à dissimuler une calvitie déjàimportante.
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CHAPITRE VIII