savait qu'il n'avait besoin d'aucune explication: une longue
expérience du travail aux puits permettait à Aslanov de
s'orienter parfaitement, et les grands spécialistes eux-mêmes
écoutaient volontiers ses avis. Koudrat était convaincu que pour
le forage des puits profonds le nouvel appareil rendrait de
grands services, mais il avait hâte de connaître l’opinion
d'Aslanov. Elle devait non seulement décider du sort de
l’invention de Minaev, elle devait encore mettre fin à ses
désaccords à lui, Koudrat, avec Mirzoev. Mais Aslanov ne
disait rien. Sans doute attendait-il l’arrivée de la partie adverse.
Enfin la porte s'entrouvrit et la secrétaire annonça que le
directeur et Mirzoev étaient là.
Faites entrer, dit Aslanov.
On les introduisit. Aslanov leur serra la main tandis qu'il les
regardait de ses grands yeux pénétrants. Ils s'assirent l'un à côté
de l'autre.
«
Avez-vous pris connaissance de ce projet ? fit Aslanov en
montrant les dessins.
C'est que, commença Mirzoev en se soulevant à demi, le
camarade Koudrat Ismaïlzadé...
Je ne vous parle pas de Koudrat, mais du projet de
Minaev.
Non, pas encore…
Pourquoi ? Vous n'avez sans doute pas le temps de vous
occuper de bagatelles de ce genre ? On sentait nettement
l’ironie dans la voix d'Aslanov. Sans parler des services qu'elle
est appelée à rendre à la production, l’invention de Minaev a
une valeur scientifique incontestable. Si je ne me trompe, vous
n'avez pas de candidat au prix Staline ? Croyez-vous pouvoir en
trouver un meilleur ?
202
MEKHTI HOUSSEIN
.
Apchéron