Mirzoev était comme pétrifié.
Prenez les dessins, étudiez-les. Et faites le nécessaire
pour que les essais aient lieu au plus tôt.
Puis, d'un ton qui n'admettait pas de réplique, il ajouta :
Il faut que dès cette année on aborde la production en
série de cet appareil. »
Cette conclusion dépassait les espérances de Koudrat à qui
Aslanov n'avait rien laissé entrevoir de ce qu'il pensait.
«
Et je crois, reprit ce dernier en s'arrêtant devant le directeur
de l’Azneft, qu'il ne serait pas mauvais que vous remplaciez
Mirzoev par Minaev. Je pense qu'on sera d'accord avec nous…
Koudrat s'attendait à tout, mais pas à cela !
Vous avez tort de vous étonner, continuait Aslanov, le
Parti a besoin de ceux qui travaillent comme Minaev et non
comme… »
Sans achever sa phrase, il se tourna vers Koudrat :
«
Consens-tu à prendre Mirzoev dans ton trust comme
simple ingénieur ? Je ne veux pas te l'imposer, réfléchis. Il y
eut un silence lourd d'attente. »
Aslanov avait repris sa place à son bureau.
«
À mon avis, c'est là une mesure nécessaire… quand un
dirigeant se montre inférieur à son subordonné… Et toi,
camarade Koudrat, je te demanderai de te montrer moins libéral
:
pourquoi n'as-tu rien dit jusqu'à présent de la conduite de
Mirzoev ? »
Comme Koudrat levait sur lui un regard plein d'interroga-
tion, il précisa :
«
Comment ? Il arrive au beau milieu d'une conférence où
vous discutez l’invention d'un de vos ingénieurs, et vous lance
à la tête je ne sais quels reproches !. D'après vous, est-ce que
nous pouvons l'ignorer ? »
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CHAPITRE VIII