—
Et si ceux qui partent se noient, qui en répondra ?
—
Pourquoi des pensées aussi sombres ?
—
Comment, sombres ? »
Mirzoev avait pris sans le vouloir le ton impérieux qui lui
était habituel, mais Koudrat n'y fit pas attention : il réfléchissait
au moyen d'aider ceux que la tempête isolait en mer.
«
Je crois qu'il se présentera des volontaires.
—
C'est égal, le procureur et le tribunal pourraient bien s'en
mêler ! «
Cette fois, Koudrat ne put s'empêcher de songer : Quelle
drôle de mentalité ! Le procureur, le tribunal … Pourquoi
devrais-je les craindre ? Mirzoev ne sait-il pas que seuls les
criminels doivent en avoir peur ? Non, en ce moment il ne sera
d'aucune aide pour les puits en mer. Il faut que je le charge
d'autre chose.
Après un moment de silence, il dit :
«
Camarade Mirzoev, voici ce que je vous propose…
—
Je vous écoute : je suis à vos ordres maintenant,
répondit Mirzoev, l'air pincé.
—
Eh bien, voilà : au 107 on met à l'essai l'appareil de
Minaev. Prenez ma voiture, allez-y, et surveillez l’opération. »
Ça commence ! se dit Mirzoev croyant que le directeur
l'envoyait là-bas pour l'humilier.
«
Si je vous ai choisi, reprit Koudrat en le regardant de ses
bons yeux, c'est que vous êtes ferré sur la technique. Si vous
trouvez quelque défaut dans l'appareil, aidez Minaev. »
Mirzoev avait beau tendre l'oreille, il ne percevait pas dans
le ton d'Ismaïlzadé la moindre note de triomphe ou de
vengeance. Il comprit enfin que Koudrat lui parlait comme à
un camarade. Sentant combien il s'était trompé, il voulut
réparer l'injustice qu'il avait commise à son égard :
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MEKHTI HOUSSEIN
.
Apchéron