«
C'est entendu, dit-il, j'irai.
Bien. Et j'espère, camarade Mirzoev, que nous
travaillerons la main dans la main, n'est-ce pas ?
C'est promis. »
L'accent était sincère. Quand Mirzoev fut parti, Koudrat
songea : Je crois qu'il est capable de faire son devoir, lui aussi.
Mais comment expliquer sa conduite d'avant ?
L'arrivée de Badirli vint interrompre ses pensées.
«
Les vivres sont prêts, camarade directeur. Maintenant il
s'agit de trouver des hommes.
Nous serons tout de suite au quai, répondit Koudrat. Leur
envoyez-vous de bonnes choses ? Ou rien que du pain et des
conserves ?
Tout ce qu'on peut souhaiter…
Et où l'avez-vous mis ?
J'ai tout empaqueté et envoyé au quai dans un camion.
Eh bien, allons-y ! »
Mais au même instant, Koudrat se souvint que Mirzoev était
parti dans sa voiture, et il s'arrêta sur la terrasse.
«
Attendons, l'auto va revenir d'une minute à l’autre. »
Mais il aperçut sa voiture dans la cour : Mirzoev était donc
parti à pied. Koudrat ne put réprimer un sourire ; mais il se le
reprocha aussitôt. Un bon proverbe dit : le brave fera toucher
des épaules à son adversaire, mais il ne l'étranglera pas quand
il sera par terre.
Camarade Badirli, il me semble que le vent commence à
tomber ?
Badirli n'était plus celui qui répondait oui et amen à tout ce
que disait le directeur. Maintenant il avait sa propre opinion. Et
c'est pourquoi il répondit après avoir jeté un coup d'œil sur le
ciel :
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CHAPITRE IX