capitaine qui viendrait, de toute façon ce serait mon ami…
pourquoi voudrais-je qu'il risque sa vie ? Non, je ne veux pas.
Moi non plus, je ne veux pas » dit Taïr.
Ramazan se tourna vers un jeune blondin qu'il avait vu
chanceler quelques instants auparavant.
«
Et toi, Andrioucha ? Dans une heure, si cela continue, c'est
l’ambulance qu'il faudra faire venir !
Andréi fit un geste de la main.
On tâchera de s'en passer !
Tu n'es donc pas d'accord, toi non plus ?
Non, celui qui viendrait, de toute façon c'est un homme
soviétique, un copain. On ne peut pas lui demander ça… non,
non, d'ailleurs, moi, je ne sens plus la faim… Mais alors, qui
est-ce qui s'est plaint? se demandait le maître en les
dévisageant l’un après l’autre.
Taïr, faut-il…
Non,
ousta
,
répondit aussitôt Taïr, l'interrompant.
Pourquoi ? Tu n'as pas faim
Pour être franc… Taïr hésita,
ousta
Vassiliev a raison…
Parfois je vois trouble… et les autres aussi. Mais il ne faut pas
qu'on vienne.
Et pourquoi ?
Parce que celui qui viendrait, ce serait un vrai brave …
je ne veux pas qu'il meure ! Il faut prendre patience…Tant pis,
ousta
,
nous attendrons…
Mais il y en a peut-être qui ne peuvent plus attendre ?
jeta quelqu'un de côté.
Je parle pour moi ! Taïr frotta ses mains tachées par la
boue. Ou plutôt, non, je parle pour nous tous… Il ne faut pas
qu'on vienne ! Quel que soit celui qui viendrait, il est des
nôtres… Je ne veux pas qu'on vienne ! »
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CHAPITRE IX