«
Et lui, qu'est-ce qu'il a dit de moi ? »
Il voulait savoir, mais en même temps il avait peur : pourvu
qu'Ismaïlzadé n'ait rien dit de désobligeant sur son compte en
présence de Latifa ! La jeune fille perçut sa crainte et songea :
«
Il a bien de l’amour-propre ! »
«
Où vas-tu ? lui demanda-t-elle pour parler d'autre chose.
Chercher un livre pour Samandar. Nous avons fini par le
persuader de lire, et pour commencer nous lui avons choisi
quelque chose de facile.
Quoi ?
Kourbanali-bek
.
Ah oui, un récit de Molly-Nasreddin. Mais il n'a pas été
édité à part. Il faudra que tu prennes tout le recueil.
Oui, mais je ne sais pas où est la bibliothèque. Tu veux
bien me la montrer ?
Pourquoipas ?Viens. »
Elle le conduisit au palais de la Culture, tout au bout de
l'avenue asphaltée.
«
Ladirectrice est mon amie,dit-elle, allons t'inscrire. »
Et elle entra la première.
«
Oh, Zivar n'est pas là. »
Elle s'adressa à une bibliothécaire d'un certain âge qui
distribuait les livres :
«
Alors,Zivar ne travaille pasaujourd'hui ?
C'est son jour de repos.
AnastassiaIvanovna, pouvez-vousinscrire ce garçon ?
Mais bien sûr ! »
Latifase retourna verslui, souriante :
«
Enquoi puis-je encore t'être utile ? »
Il était touché par cette simplicité affectueuse et il aurait
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CHAPITRE II