dos,elle se moque de toi. Elle a un fiancé Taïr, et tu ne lui
arrives pas à la semelle. »
Profondément blessé, Taïr s'éloigna rapidement et arriva
près du vieux maître, les mains à la couture du pantalon, à la
façon des militaires.
«
Mevoici,
ousta
. »
Il vit, sous d'épais sourcils en broussaille, le regard fixe
d'
ousta
Ramazan posé sur lui. Il était évident qu'il savait la
cause de ce retard, bien qu'il n'en soufflâtmot.
«
On commence ! » cria-t-il aux ouvriers.
Un instant plus tard, tous les mécanismes étaienten mouve-
ment.
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Vers onze heures, le travail cessa : les tubes n'étaient pas
arrivés. Ils auraient dû parvenir au derrick la veille. Au lieu de
cela, ils étaient restés au port.
Ousta
Ramazan allait et venait, pestant contre Badirli, qui
était chargé de fournir au chantier tout le matériel nécessaire.
Plusieurs fois il avait essayé de téléphoner à Koudrat
Ismaïlzadé, mais il ne l'avait pas trouvé au bureau. Il s'énervait
chaque fois davantage, et sa colère augmentait. Pour finir il
téléphona au capitaine du
Tchapaev
:
«
Viensme chercher, il faut que j'aille au trust ! »
La chaloupe arriva bientôt et emporta
ousta
Ramazan ; il
allait se plaindre au directeur.
La lune, s'échappant des nuages, jetait sa lumière blanche
sur le derrick, etsoussesrayons la houle légère étincelait comme
de l'argent. Taïr et Djamil étaient assis à l'écart sur un tas de
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CHAPITRE II