«
Je t'en prie,
ousta
,
je t'en prie. Tu arrives à propos : voici
un camarade de laRédaction qui voulait justement te voir. »
Ramazan tendit lamain à Ismaïlzadé, puis au correspondant.
«
Je viens te trouver, dit-il à Koudrat, parce qu'il a fallu
arrêter le travail par la faute de Badirli. À quoi pense-t-il ?
N'écris rien sur moi, mon fils, dit-il au correspondant, parle
plutôt de ces gens qui ne sont jamais à leur affaire :c'est un
moyen denousaider ! »
Afin de calmer le maître foreur, Koudrat demanda
doucement, d'une voix égale :
«
Pourquoi avez-vous dû arrêter le travail ? Qu'est-сe qui
vous manque ? »
Ousta
Ramazan raconta que depuis deux jours les tubes de
forage restaient au port. Il écarta les bras en un geste
d'impuissance :
«
Je ne voudrais pas t'embêter avec toutes ces petites choses,
et vraiment je n'ai pas l'habitude de me plaindre. Mais
aujourd'hui je suis bien obligé. »
Koudrat lui avança une chaise :
«
Assieds-toi. On ne m'embête jamais quand on me parle du
travail. Tout de suite j'appelle Badirli.
Il prit le récepteur. Ne recevant pas de réponse, il pressa un
bouton blanc et dit à sa secrétaire, aussitôt accourue :
«
Trouvez-moi Badirli. Et dites-lui de me téléphoner
immédiatement. »
Puis il se tourna vers Ramazan et reprit :
«
Tout cela vient d'un manque de discipline,
ousta
.
Si
chacun prenait ses responsabilités, nous remplirions notre plan
non pas à cent, mais à deux cents pour cent. Nous enlèverions
le drapeau au trust de Lalé-khanoum. Figure-toi qu'à certains
62
MEKHTI HOUSSEIN
.
Apchéron